Le décret sur la rénovation énergétique : opportunités et défis pour les entreprises
12/07/2025Dans un contexte où la transition énergétique est une priorité nationale, le décret sur la rénovation énergétique, renforcé en 2025, se profile comme un vecteur essentiel de changement pour les entreprises. Ce cadre règlementaire représente à la fois une contrainte et une opportunité pour optimiser la performance énergétique des bâtiments tertiaires. La question majeure est : comment les entreprises peuvent-elles naviguer dans ce paysage complexe tout en tirant parti des avantages qu’offre la mise en conformité ?
Le cadre réglementaire du décret tertiaire en 2025
Établi dans le cadre de la loi ELAN (Évolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique), le décret tertiaire impose aux acteurs des bâtiments à usage tertiaire, d’une superficie supérieure à 1 000 m², d’atteindre des objectifs de réduction de consommation d’énergie. Ce décret a vu son périmètre élargi pour inclure près de 800 millions de m², impactant ainsi plus de 80 % du parc immobilier tertiaire en France.

Les obligations incluent une réduction de 40 % des consommations d’énergie d’ici 2030, 50 % d’ici 2040 et 60 % d’ici 2050. Ces objectifs doivent être atteints via une utilisation efficiente des ressources énergétiques, et les acteurs concernés ont la responsabilité de se conformer aux règles établies pour faciliter un suivi performant de la consommation annuelle de leur bâtiment via la plateforme OPERAT.
Types de bâtiments concernés par le décret
Le décret touche une diversité de bâtiments, des bureaux aux infrastructures publiques, incluant :
- Bureaux administratifs et commerciaux
- Bâtiments de services publics (éducation, santé, justice)
- Commodités de commerce de détail et d’hôtellerie-restauration
- Infrastructures de transport (gares, aéroports)
- Sites culturels et sportifs
À l’inverse, certains types de bâtiments sont exclus, comme les constructions temporaires, les édifices religieux, ou encore les sites liés à la défense ou à la sécurité intérieure. Une nouveauté dans ce décret est la prise en compte de la surface cumulée des activités sur une même unité foncière, renforçant l’approche collective vers l’atteinte des objectifs de sobriété.
Les enjeux environnementaux et économiques du décret
La mise en œuvre du décret tertiaire en 2025 amène les entreprises à repenser leur stratégie énergique dans un contexte de pression environnementale croissante. La nécessité de limiter les émissions de gaz à effet de serre et d’optimiser les coûts d’exploitation devient primordiale.

Les enjeux ne se limitent pas seulement à une conformité réglementaire. En effet, s’engager dans une démarche de rénovation énergétique permet aussi de réaliser des économies substantielles sur le long terme. Par exemple, les travaux d’amélioration de l’isolation et de mise à niveau des systèmes énergétiques peuvent réduire les factures d’énergie de manière significative, rendant ainsi les bâtiments plus attractifs sur le marché immobilier.
Les bénéfices écologiques et financiers
Les entreprises s’inscrivant dans cette transition peuvent bénéficier de multiples avantages, tels que :
- Réduction des factures énergétiques, jusqu’à 30 % pour certains bâtiments
- Valorisation de leur immobilier grâce à des certifications énergétiques
- Accès à des aides financières comme les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) et l’éco-prêt rénovation tertiaire
Ces bénéfices se traduisent directement par des réductions d’émissions de CO2 et par un environnement de travail amélioré, contribuant à une santé meilleure pour les occupants.
Comment réussir la transition vers la rénovation énergétique ?
Pour les entreprises, réussir cette transition implique un ensemble d’actions stratégiques visant à intégrer la performance énergétique dans leur modèle économique. Chaque étape prise dans cette direction représente une avancée vers la durabilité.
Stratégie | Actions spécifiques | Bénéfices attendus |
---|---|---|
Audit énergétique | Identifiez les sources de consommation excessives | Établissement d’une référence pour le suivi |
Mise en place d’un système de gestion technique | Intégration d’un EMS avec GTB | Optimisation des opérations en temps réel |
Travaux de rénovation | Remplacement des chaudières énergivores | Amélioration de l’efficacité énergétique | Formation des employés | Sessions sur les comportements économes | Changements de culture au sein de l’entreprise |
Une première étape essentielle est la réalisation d’un auditoire énergétique approfondi qui permet d’identifier toutes les sources de gaspillage. Les outils numériques, comme les systèmes d’Energy Management Systems (EMS), sont maintenant indispensables pour superviser et optimiser les performances énergétiques en temps réel.
Utilisation de la plateforme OPERAT comme outil de suivi
La plateforme OPERAT joue un rôle central dans le cadre des obligations stipulées par le décret. Elle permet aux entreprises de suivre leurs consommations énergétiques et de s’adapter aux exigences réglementaires. Sa mise en œuvre devrait devenir une pratique standard dans la gestion énergétique des bâtiments.
Les gestionnaires d’immeubles utilisent cette plateforme pour :
- Déclarer les consommations d’énergie par source (électricité, gaz, fioul, etc.)
- Observer la notoriété Éco Énergie Tertiaire
- Adapter les objectifs en fonction des contraintes rencontrées
Cette centralisation des données aide à identifier rapidement les points faibles et à améliorer les stratégies de rénovation. L’interface de OPERAT offre aussi une vue d’ensemble sur la progression vers les objectifs fixés, facilitant ainsi la prise de décision.
Le rôle des entreprises partenaires dans la transition énergétique
Les entreprises telles que EDF, Engie, TotalEnergies et Saint-Gobain sont des acteurs clés dans la mise en œuvre de la rénovation énergétique. Leur expertise et leur capacité à fournir des solutions adaptées au secteur tertiaire sont déterminantes pour la réussite de cette transition.
Ces entreprises offrent des conseils spécialisés et des solutions financières qui permettent aux entreprises de réaliser leurs objectifs de bâtiment vert. Par exemple, Leroy Merlin et Rexel apportent leur soutien en matière de choix de matériaux écologiques et de mise à niveau d’équipements. De leur côté, Suez et Veolia aident à gérer les déchets générés par les chantiers de rénovation, intégrant ainsi une approche circulaire dans les opérations industrielles.
L’importance de l’éducation et de la sensibilisation des occupants
La transformation vers une gestion énergétique durable ne peut pas se faire sans l’implication des occupants des bâtiments. L’éducation et la sensibilisation des employés jouent un rôle capital dans l’optimisation de la consommation énergétique.
Voici quelques actions à envisager pour mobiliser les occupants :
- Mettre en place des ateliers sur les écogestes
- Proposer des challenges d’économie d’énergie entre départements
- Instaurer une communication régulière sur les performances énergétiques du bâtiment
Ces initiatives contribuent à créer une culture d’entreprise responsable, où chacun est conscient de l’impact de ses choix et comportements sur l’environnement.
FAQ sur le décret tertiaire et la rénovation énergétique
Quels bâtiments sont soumis au décret tertiaire ?
Les bâtiments à usage tertiaire d’une superficie cumulée supérieure à 1 000 m², incluant bureaux, commerces et infrastructures publiques.
Quelles sont les principales échéances à respecter ?
Les entreprises doivent déclarer annuellement leur consommation via OPERAT, avec une réduction de 40 % à atteindre d’ici 2030.
Peut-on moduler les objectifs fixés par le décret ?
Oui, des ajustements peuvent être effectués en cas de justifications techniques ou économiques.
Comment déclarer ses consommations sur OPERAT ?
Les entreprises doivent saisir leurs données annuelles de consommation sur la plateforme dans les délais impartis.
Quels sont les principaux bénéfices de la rénovation énergétique ?
Réduction des coûts, valorisation de l’immobilier, et une empreinte carbone diminuée, tout en favorisant la santé des occupants.